60 rue de la Tranchée
88 000 Épinal
06-33-41-71-16
directeur de publication :
Catherine Mazurier-Guébels
lartborescence@gmail.com
Arts plastiques & Arts du spectacle vivant
L’ART-boratoire se définit comme un laboratoire de recherches plastiques, chorégraphiques et musicales, à partir des techniques de l’improvisation.
L’idée de cette année est d’élaborer un maximum de matériaux, qui seront retravaillés ensuite afin de construire une pièce devant donner lieu à un spectacle.
Une réflexion s’est mise en place sur les différentes mémoires à convier lors de ce travail :
La mémoire historique et muséale, collective, liée au patrimoine et sa préservation de l’oubli était liée profondément au lieu de résidence, le musée du textile à Ventron. C’est celle de l’usine, de ses gestes mécaniques, répétitifs, la mémoire des machines, les bruits rythmés de ces mécaniques en mouvement; celle du textile et des gestes liés à leur fabrication et leur manipulation( filer, tisser, tendre, coudre...)
La mémoire corporelle et sensitive de nos corps de musiciens et danseurs était aussi fortement présente et sera elle aussi convoquée : rejouer une sensation, une empreinte, s’en servir pour générer un mouvement, un son ; mémoires de formes des corps, des sensations de la peau, des points de contact...
Enfin, les mémoires individuelles, cellulaires, inscrites dans nos histoires et nos corps furent aussi vécues et utilisées: les blessures physiques, psychologiques ; les joies, les tendresses, les histoires racontées par le corps, les liens aux souvenirs, les blocages, les fluidités, la relation aux émotions, les vides de l’absence, les traces d’une présence, les poids ressentis,...
Ces différentes mémoires furent travaillées à partir de plusieurs éléments incitateurs, conduisant aux différentes improvisations.
Le premier jour, un premier travail consista à visiter le musée, prendre possession des lieux, découvrir les différents matériaux donnés par les usines alentours, planter un décor : rapidement, la grande pièce de toile brute de 40 m donnée par la filature de Saulxures
s’avéra être une pièce maîtresse de l’espace, comme un chemin, une ligne de mémoire, la rivière et le flux du temps.
Les premières improvisations furent construites à partir du tirage au sort de mots ou expressions en lien avec la mémoire : « regret », « premier baiser », « le manque », « tendresse »,... Nous avons tendu des fils entre des poteaux du musée, et commencé à installer les mots utilisés dans les improvisations.
Ceci deviendra un rituel pour commencer chaque journée.
Ensuite nous avons abordé un travail sur les mémoires de formes: construire une forme, la faire et la défaire à plusieurs reprises ; construire et déconstruire le chemin ;...
Après le rituel de tirage au sort, nous sommes allés travailler avec le son et les mouvements de la machine à vapeur, force motrice de l’usine : travail sur le rythme, les tensions et le relâchements.
Nous avons installé le plateau dans un autre lieu du musée, plus à l’ombre, en raison de la chaleur, et avons ainsi disposé un chemin circulaire et exploité cette nouvelle disposition. Pierre Jacquot avait emmené son saxophone et a ainsi alterné danse et pratique musicale.
Nous avons travaillé la mémoire du corps et de la sensation du point de contact et de l’impulsion donnée par l’autre danseur.
Nous avons travaillé avec les pièces de draps et l’imaginaire porté par eux : envolées de drapés, univers du couché et du sommeil, avec la mise en place une chorégraphie à l’unisson.
Nous avons expérimenté d’autres lieux du musée : porche extérieur, salle du rez-de-chaussée (filage). Nous avons aussi repris et approfondi les expérimentations des premiers jours : la mémoire du rythme de la machine, l’idée de mécanique et d’usine, et travaillant une chorégraphie collective ; métamorphose du chemin ; mémoire corporelle.
Nous avons travaillé dans la salle de tissage et surtout, nous avons opéré des choix et écrit une première structure chorégraphique, que nous avons joué à deux reprises, en plantant un nouveau décor devant le musée, et que nous avons enregistré : nous avons ainsi un premier matériau pour élaborer un spectacle courant 2024.
Octobre 2023-Mars 2024:
Une exposition photographique retraçant l'aventure, au musée du textile à Ventron.
Un spectacle, "Mémoires", à envisager pour 2024.